jeudi 10 septembre 2009

Les turbulences du retour

Ouf! Bien différentes de celle de la mer ces turbulences du retour sur terre! On avait bien peu l’habitude de vivre avec tout le tralala, télévision, trafic et tout ce bruit qui nous arrive de la rue, les sirènes d’ambulance, de pompiers, de police!

Oh, sur la mer il y avait bien ces bruits de cormorans qui se jettent à l’eau ou de canards qui viennent nous faire couac couac le matin pendant le petit déjeuner sur la poupe du bateau. Et puis le bruit des vagues qui flacottent sur la coque de Raksha.

Se remet-on rapidement demanderez-vous d’un périple aussi long sur l’eau?

Tout est rapide autour de nous. Les amis nous demande « Et puis comment c’était le voyage? » Et on ne sait trop quoi dire, ç’a passé trop vite, on aurait encore le goût d’être sur la mer infinie, infiniment grande et belle.

Ce qui nous manque c’est d’être bercé par la houle au gré du vent comme seul compagnon qui fait siffler les haubans.

Les hauts et les bas sont comme ces vagues et ces remous qui nous entouraient en navigation sur la mer. Certains jours, ce sont les pointes qui nous permettent de voir plus loin et d’autres jours ce sont les creux qui nous ramènent à la réalité du moment présent.

Comment fera-t-on? Quand repartirons-nous et pour quel horizon? Nos amis du large nous appellent, on entend leurs voix dans le lointain, au delà des nuages.

Puis nos intimes qui nous invitent à rester auprès d’eux, sur la terre ferme.

Le temps doit faire son temps. Le temps de laisser déposer tous les souvenirs de nos aventures.

Le temps de reprendre notre souffle. Le temps de s’occuper de nos affaires quotidiennes.

Le temps…

Là bas sur le Lac Champlain, accrochée à son ancre, Raksha , doucement ballottée, elle attend que ses maîtres reviennent. Là bas, Raksha, prête à repartir pour d’autres horizons au gé des vents et marées.

Là bas, Raksha s’ennuie. Elle espère larguer ses amarres.

Capitaines Pierre et Françoise



lundi 1 juin 2009

Dernière étape

On est à NewYork (cliquez ici). On a passé l'après-midi d'hier avec Monique, Vincent, et les petites familles de Vincent jr et Christine. Jessica est devenue une très très jolie jeune fille (15 ans déjà) et on reçu une jolie fleur d'Alex et Gabrielle. Monique nous a reçu avec un savoureux et copieux dîner et Françoise a pris une vraie, longue et chaude douche avant de repartir. Je pense qu'on réussira à entrer dans notre programme d'être de retour à la mi-juin. La dernière étape très délicate consiste à démater (coucher le mat ) le bateau pour passer sous les ponts et dans les écluses de la rivière Hudson et, au bout, remater avant d'entrer dans le Lac Champlain. C'est une opération délicate parce que le mât comporte plusieurs branchements électriques qu'il faut défaire et refaire sans se tromper. Il y a aussi les antennes et radar qu'il ne faut pas accrocher en descendant le mât. On se fait aider par des professionnels qui manipulent la grue qui lèvera le mât pour ensuite le coucher, mais on doit faire le travail nous même pour tout le reste de l'opération. On est à l'étape du plan pour la construction des supports de bois.

À très bientôt,

Françoise et Pierre

jeudi 21 mai 2009

Fais du feu dans la cheminée...

Nous avons parcouru l'Intracostal à tout allure. On s'est toutefois fait plaisir en arrêtant à Elizabeth City pour quelques jours. Quel accueil... Le maire de la ville vient rencontrer chaque équipage et nous invite à un 5 à 7 pour nous présenter sa ville et toutes ses activités, entre autre, le festival de la Patate qui aura lieu dès la fin de semaine. Ensuite, Portmouth et Norfolk qui marque la fin de l'Intracostal et le début de la Baie de Chasepeake.

Nous sommes aujourd'hui à Solomon, dans la grande Baie du Chasepeake (cliquez ici...) À l'automne, on avait passé tout le mois d'octobre dans cette baie magnifique. Aujourd'hui, on y passe en coup de vent puisqu'on s'est donné une échéance, la mi-juin, pour être à Montréal. Il faut filer vite. On fait donc de grosses journées de 7 à 8 heures de navigation. On ressent toutefois la fatigue et on devra certainement se reposer de temps en temps. En même temps, on se dit que la météo pourrait nous y forcer de toute façon. Il fait très beau en ce moment. Froid mais beau.


Le retour...
cela nous fait vivre de drôles de sentiments.
Quel est le sentiment dominant? Celui du plaisir de retrouver ceux qu'on aime, le sentiment de deuil, de l'impatience de revenir, une certaine tristesse, la peur de revenir aussi, le sentiment que chaque moment qui passe, chaque paysage, chaque rencontre... sont uniques, précieux, et échappés. Nos souvenirs sont déjà confus tant il y en a. On a très hâte de revoir notre monde, nos enfants surtout, nos amis, notre univers... En même temps, c'est la fin de quelque chose qui a été vraiment très spécial. Aussi, on ne peut s'empêcher de penser à l'après... de quoi sera t-il fait? Quelle sera notre vie après ce voyage?
À très bientôt,

mercredi 6 mai 2009

L'eau qui coule

Des merveilles oubliées

Vous êtes-vous déjà émerveillé devant un bol de toilette?
Que fait-on, sur un bateau, lorsque la toilette se brise? On revient à l'ancienne méthode du pot de chambre !!! Mais il y a un Hic! Un bateau, ça bouge...
Ce matin, Pierre et moi avons réparé la toilette qui ne voulait plus collaborer depuis 2 jours. Quelle merveille! Il y a de l'eau dedans... et l'eau (et le reste) accepte de disparaître quand on pompe un peu... OH oui, quelle merveille!
Bien sur, on doit faire abstraction de l'étape peu reluisante du démontage de la dite toilette...


Emportés par le courant

Le petit moteur de notre dinghy nous fait des misères depuis quelques jours, mais on s'en sortait quand même bien. En sacrant un peu... un tout petit peu... mais on arrivait à bon port à chaque fois. À chaque sortie, on se disait bien qu'il faudrait y mettre du temps et trouver un mécanicien. En attendant, on tentait différents trucs et recettes que nous donnaient nos amis.
Cet après-midi, après une petite journée de navigation entre Cape Fear et Wrightville Beach, on quitte notre ancrage avec Petit Dinghy chéri. Tout va très bien... (surtout qu'on est si heureux et conscient de notre statut de privilégiés depuis qu'on a réparé la toilette).

La petite promenade terminée, on reprend notre dinghy... Désespoir, trahison, damnation... Le moteur de Petit Dinghy refuse d'embrayer.

On décide de revenir à la rame. Jusque là, c'est pas grave, même si le bateau est à une bonne distance. Le problème se pose après quelques mètres d'un très fort courant qui refuse de nous laisser approcher de notre bateau. Trop tard pour attendre de l'aide. On se relaie aux rames, mais on voit bien qu'on n'y arrivera pas...
Grand débat sur les différentes alternatives de sauvetage. On fini par adopter la stratégie du lézard. On réussit à atteindre l'autre rive, mais trop loin de notre bateau. De là, on s'est accroché aux structures des quais et on a "rampé" sous les quais jusqu'à ce qu'on ait remonté la rivière suffisamment pour se laisser porter jusqu'au bateau.

Alors demain, on trouve le foutu mécanicien...

À bientôt,

Françoise et Pierre,
de Wrightville Beach, Caroline du Nord (très jolie plage avec des tas de jeunes surfeurs)

mercredi 15 avril 2009

Derniers jours dans les Bahamas



Nous sommes à Green Turtle Island, Abacos, dans la baie de Black Sound. Nous sommes amarrés à la marina de Leeward Yatch Club. La nuit dernière, on a profité d’un spectacle grandiose. En effet, dame nature nous a gratifié d’un feu d’artifice de plusieurs heures. Le ciel s’illuminait comme en plein jour en alternance avec une noirceur absolue. Au début, on n’entendait aucun grondement, pendant quelques heures, ce qui donnait un jeu de lumière difficilement attribuable à un orage électrique. On se demandait quel pouvait être ce phénomène, trop intense pour être artificiel. Et puis, le tonnerre a commencé à se faire entendre, et ensuite la pluie, mais quelle pluie! La première pluie depuis janvier… À 2h30 du matin, la baie voisine de la nôtre, White Sound, située à peine à 2 kilomètres, a été secouée par des rafales d’environ 80 km/h, alors que nous dormions tranquillement, sous un vent d’à peine 30 km/h, juste à côté. On appelle ça un « squall ».

Dimanche prochain, on va traverser le Golf Stream, en direction de Cap Canaveral. Nous serons en flotille avec Callisto. La météo nous indique que dimanche sera une bonne fenêtre pour partir. Nous arriverons à Cap Canaveral lundi matin. Les vents seront favorables (20 nœuds sud est), les vagues longues (8 pieds, 11 secondes) et la direction des uns et des autres « adonnent » bien. D’autres « squalls » sont attendus lundi prochain en soirée. Nous suivrons de près l’évolution des prévisions météo, croyez-moi!


Récapitulation

Depuis notre dernier envoi, nous avons « flotté » entre différentes îles. Nous avons visité Spanish Well, en passant par Royal Island, Little Harbour, HopeTown, Great Guana Cay et enfin Green Turtle Island, où nous serons jusqu’à demain.

Spanish Well ---
Jolie petite île peuplée par des anciens loyalistes qui se sauvaient de la Caroline lors de la guerre d’indépendance. Donc, île de blancs. On s’y promène en « golf cart ». Jocelyne (de Callisto avec qui nous « copinons » d’île en île) et moi, on se voyait bien s’installer sur cette île, y faire une petite plantation de bananes, d’avocat, d’ananas ou de manguiers… avec un petit café où on aurait du vrai bon café (ce qui est rare ici). Peut-être même quelques vignes. Il y a de la place pour ça ici. Malheureusement, les terres sont hors de prix. J’en ai quand même rêvé quelques jours avant de reconnaître l’utopie!



Little Harbour ---
Une petite traversée océane de 8 heures entre Eleuthera et Les Abacos nous y amène. Pendant la traversée, Ron (Callisto) réussit à attraper un Mahimahi (aussi appelé Dolfin fish ou Dorade) de 52 pouces, ce qui est trop gros pour eux tout seul! On est content d’avoir des amis comme ça…


Little Harbour nous a étonné. On a l’impression d’être dans un endroit isolé, au bout de nulle part. Il s’y trouve pourtant une impressionnante fonderie de bronze artisanale qui fonctionne depuis 3 générations de sculpteurs. Ils ont aménagé le site de façon chaleureuse et accueillante pour les visiteurs. Il y a une galerie-boutique et nous pouvons suivre tout le processus de fonderie. Sur cette île, nous retrouvons Maya (Armand et Sharon avec qui nous avons fait les Exumas) et Charlot (Charles, Nancy, Victor et Xavier, rencontrés à Governors).


Hope Town --- C’est le top de toutes les îles. La plus jolie, la plus charmante, la plus chère aussi. Ici aussi, je m’y verrais installée. Mais… oublions ça voulez-vous… C’est ici que Pierre a fêté ses 70 ans. avec Jocelyne et Ronald (Callisto). Jocelyne nous a reçu avec un vrai brunch québécois (œufs miroir, bacon, toast, beans et café au lait).
Bonne fête !

On y est resté ici presqu’une semaine. Une semaine de bonheur. Plage, excursion en vélo, exploration pédestre, visite du phare, du musée.



Aujourd’hui, nous sommes à Green Turtle. Nous quittons demain pour aller prendre la position de départ à Great Sale Cay. Nous serons prêts. même l'éolienne qui nous a tant fait défaut sera fonctionnelle à nouveau, grâce à l'habileté de Pierre.


La prochaine fois que nous écrirons, nous serons aux Etats-Unis.


Pierre et Françoise

lundi 23 mars 2009

De George Town à Éleuthera

Il y a parfois des endroits de recueillement, complètement perdu dans une brousse échevelée. On les trouve après quelques heures de marche, sans jamais avoir rencontré une seule personne. C'est magique...

Stocking Island, "Sand Dollar beach", 7 mars 08 Une belle rencontre d'amis au St-Francis, Georgetown, 7 mars 08


Le 12 mars, à Staniel Cay, Pierre réussissait à prendre ce magnifique poisson, un "Queentrigger fish". Tellement beau, qu'on a vraiment pensé à le remettre à l'eau. Mais, le pauvre poisson était trop blessé pour en survivre. On l'a donc mangé.
Délicieux!
Cela m'a fait pensé à la délicieuse Raie qu'on avait mangé chez Christine il y a quelques années. Malgré cela, je ne veux plus jamais pêcher ce poisson là... C'est une horreur à dépecer. Les os, très dur et épais, se prolonge dans les ailerons et dans le crâne. J'aurais eu besoin d'une machette pour en venir à bout.

À Warderick Well (14 mars 08), extraordinaire baie pour les pirates, et ensuite pour les loyalistes qui s'y sont enfuis des États-Unis avec leurs esclaves.
C'est aujourd'hui un parc naturel, où les oiseaux nous mangent dans la main et où les lézards se sentent les rois de l'univers. Ici, on a fait de la belle plongée. Les poissons de toutes sortes s'amusent dans les récifs.



Nous sommes maintenant à Governors Harbour, ancienne capitale des Bahamas avant Nassau. C'est une petite ville charmante et accueillante. Les gens y sont chaleureux et avenants. Même les chiens qui s'y promènent en meute sont gentils. Les enfants sont souriants et joueurs. À chaque rencontre, même sur la rue, on est salué. On a le sentiment qu'ils sont fiers que nous soyons venus chez eux. C'est vraiment très agréable, d'autant plus que l'honnêteté ici semble une valeur sure. D'ailleurs, partout aux Bahamas, mis à part Nassau, on a eu ce sentiment de sécurité.

À bientôt


Françoise et Pierre