mardi 28 octobre 2008

De Baltimore à Deltaville

Aujourd’hui, mardi le 28 octobre, il vente à écorner les bœufs dans la «Jackson Creek» de Deltaville (Virginie) et ce n’est rien encore, puisque des rafales de 45 nœuds (82km/hre) sont attendues cet après-midi. On ne quittera pas le bateau. On est solidement ancré avec 2 ancres à 30 degrés, même si on s’était juré de ne plus répéter cette expérience des 2 ancres (cf Cape May). Il faut dire qu’on n’est pas tout seul dans notre situation et que cette décision a été mûrement réfléchie et mieux appliquée que la première fois. Nos voisins d’ancrage, Argo (Mona et Édouard) et Alto (Donald et France) nous ont conseillé et aider à faire l’installation. Le fait qu’on s’y soit mis de jour, avant la tempête, nous assure d’une meilleure prise. Le temps est clair, le soleil brille et c’est très agréable de lire et d’écrire, une fois bien ancré. Il fait froid, mais on est bien habillé. De temps en temps, on part la chauffrette. C’est un paysage charmant et il y a plusieurs commodités (épiceries, douches, propane, diesel…) dont on profitera demain, peut-être! En attendant, on se laisse porter par la beauté du paysage et les mystérieux chants du vent.

On fera certainement une sieste en après-midi car notre sommeil nocturne est agrémenté de nombreux petits « meetings de vérification et de planification»



Petit « flash back », de Baltimore à Deltaville :

1. Retour à Annapolis
– Un problème de batterie à décharge trop rapide nous y ramène. C’est un endroit de services importants pour nous. Notre réserve de propane, de diésel et d’eau a pu s’y refaire, mais c’est surtout la vidange du réservoir sceptique qui devenait la plus grande urgence. C’est pour dire que les besoins les plus urgents ne sont pas nécessairement les plus nobles! Je vous passe les détails sur la créativité dont nous faisons preuve dans ces moments là, mais tous ceux qui ont déjà navigué savent de quoi il retourne.



2. Solomons Island
– Beaucoup de personnes nous avaient parlé de cet endroit qu’il ne fallait rater pour rien au monde. On s’y est plût, bien que nous avons été quelque peu préoccupé par la faiblesse des nouvelles batteries dont nous avions fait l’acquisition à Annapolis. Heureusement, on réussit à faire appliquer la garantie et on refait encore l’installation. Cette fois-ci est la bonne. On est en train d’apprendre beaucoup sur le système électrique de ce bateau et des limites qu’il nous impose. Nous avons eu aussi un autre petit problème sur la route qui nous mène à Solomons : le moteur a calé, en plein milieu de la Baie, vent de face. Après plusieurs essais et mille précautions, on a pu se rendre à destination. Les 2 filtres à diésel étaient tout simplement sales. Changement de filtres. Toutefois, le signal est de plus en plus clair : nous devrons pomper le fond de notre réservoir pour en retirer les résidus qui nous jouent ces sales tours. Peut-être demain? Et non, ce ne sera pas demain parce que la météo nous dit qu’un sale temps s’en vient vers mercredi. Donc, on fera route vers Tangier Island dès demain. En attendant, nous avons passé une agréable soirée avec les équipages de Zénith ( Yvon et Nicole), Absaroque (Jean-Pierre et Denise), Kai Keiki (Christine et Pierre).


3. Tangier Island – Quelle découverte surprenante que cette île isolée en plein milieu de la Baie. Petit village de pêcheurs et seulement de pêcheurs. Tous les bateaux quittent tôt le matin pour la pêche aux crabes. Dans le village, pas (ou très peu) de voitures, mais plutôt des « Go karts » de golf pour le déplacement des citoyens. Plusieurs resto de fritures, palourdes panées, "crab cake". On serait bien resté là 2 jours, d’autant plus que le très coloré Milton, le « master harbor » nous offrait de nous présenter son village, mais l’annonce météo nous incite à trouver un lieu moins exposé aux gros vents.







On fait donc route vers notre avant
dernier relais avant d’entamer notre descente vers le sud par l’intracostal, Deltaville, de l’autre côté de la Baie. La traversée fut très houleuse, avec des vents de 25 nœuds (45 km/hre) de travers et des vagues de travers aussi. Encore une fois, le système dépressionnaire arrive plus vite que prévu. Quatre heures d’une belle traversée parfois à la voile, mais pas trop longtemps à cause des vagues assez fortes qui couchent le bateau trop souvent.

Les prochains évènements d’importance : Michèle chez Francis et Marie à Bordeaux et l’anniversaire de Yann
La prochaine destination : Norfolk et le début de l’Intracostal

samedi 18 octobre 2008

Vers Baltimore

En quittant Annapolis, dimanche le 12 octobre, on a pris la direction de St-Michael, sur la rive est de la Baie de Chesapeake. Jolie ville, petite et très touristique. Or comme la saison touristique est terminée, toutes les boutiques avaient l’air déprimé, malgré l’invasion de toutes les décorations d’Halloween qui y prennent toute la place…déjà.

L’évènement particulier de cette étape, c’est que notre voisin d’ancrage était un bateau nommé « Slip Away », le même voisin d’ancrage que nous avions côtoyé, sans avoir communiqué, lors de notre douloureuse nuit de tempête à Cape May (Voir De NY à Cape May). Bien entendu, nous sommes allés les saluer et nous avons échangé ensemble sur cette fameuse nuit d’enfer. Ce couple de navigateurs est partis de Californie il y a maintenant 6 ans. Ils ont fait la côte du Pacifique jusqu’à Panama d’où ils ont traversé vers le Vénézuela et ainsi de suite. Le bateau est leur maison. Ils n’en ont pas d’autres. Ce fut, encore une fois, une belle rencontre. On a échangé aussi quelques perceptions sur la politique de nos deux pays et sur la crise économique.

Mardi le 14 octobre, on a fait route vers Chesterton, dans la rivière Chester. Nous n’y sommes resté qu’une nuit avant de repartir vers la Baie. Ancrage à Corsica River. Les canards du Québec sont venus nous y rejoindre par millier. Le tapage qu’ils font le soir au coucher du soleil m’impressionne beaucoup. On dirait une assemblée de comères qui ne se sont pas vu depuis très longtemps et qui sont toutes excitées par les potins qu’elles se racontent.

Enfin, jeudi le 16 octobre, on file vers la Baie. On se dépêche parce qu’on ne veut pas manquer le départ de la grande course de Schooners (Grands voiliers à 3 mats et plus, dont certains sont des répliques des grands vaisseaux du 19ème siècle). On arrive juste à temps dans la Baie pour les voir sortir de la rivière Patapsco (Baltimore). Il n’y a pas de vent. Ils sont au moteur pour la plupart. Ils se dirigent vers le pont d’Annapolis pour le vrai départ; la course doit se terminer à Norfolk, dans 2 jours. On ne les suivra pas.






On rentre à Baltimore et on s’ancre dans le port, près Canton.
Aujourd’hui, samedi 18 octobre, nous avons fait du vélo dans Baltimore et on compte y rester encore cette nuit. .
À bientôt...

jeudi 9 octobre 2008

Annapolis



Après une nuit merveilleusement douce à Still Pound ...










...on est arrivé, lundi le 6 octobre, du large de la Baie et là, on a vu des centaines et des centaines de voiliers qui dansaient devant la ville d’Annapolis. C’était de toute beauté. La géographie de l'endroit est faite d'une multitude de petites baies hachurées qui donnent sur la grande Baie de Chesapeake. La ville d'Annapolis étire ainsi plusieurs de ces doigts vers la mer. Nous avons pris la direction de Spa Creek qui nous avait été recommandé par d’autres navigateurs. On nous avait dit : enfoncez-vous jusqu’au fond de la crique, là où les autres bateaux ne vont pas parce qu’ils craignent de rester pris ». Allions-nous être aussi aventureux que ça? Non!!!


On avance donc, doucement, au travers d’une quantité astronomique de bateaux de toutes sortes et tout acabit. Il y en a partout sur des milles et des milles. On passe sous le pont levant et on voit tout de suite un « mooring » libre devant nous. Quelle chance! Le seul qui restait. On n’a donc pas eu besoin de s’enfoncer plus loin. On était très content, jusqu’à ce qu’on réalise que d’être si près du pont, en plein milieu du trafic maritime comportait quelques inconvénients, dont le bruit à certaines heures du jour.
C'est une petite ville charmante faite pour les bateaux et pour les navigateurs.

On y rencontre des gens de partout. Mis à part quelques québécois qui sont en route pour le sud comme nous, on a rencontré un couple de français, de Toulouse, qui sont sur leur bateau depuis 7 ans. Dans une semaine, ils rentrent au pays pour 3 mois, mais ils savent déjà qu'ils auront hâte de revenir à leur bateau qui les attendra ici à Annapolis.

On a eu un pépin le lendemain de notre arrivée : un autre bateau a fait collision avec le nôtre pendant que nous étions à terre. Le capitaine du bateau (qui n'en est pas le propriétaire) a essayé de se sauver. Nos voisins d'ancrage l'ont vu et ils ont téléphoné au maître de port qui l'a intercepté. Le maître de port nous a aussitôt téléphoné pour nous en aviser et nous sommes vite revenu au port pour avoir les faits. Il semble que le capitaine de l'autre bateau a fait une mauvaise manoeuvre, peut-être une distraction, et il a frappé notre proue avec son ancre en virant de bord. Les dommages sont mineurs : un trou de 2 pouces dans la coque, juste en avant. On a contacté le propriétaire et les choses se sont arrangées à notre satisfaction. On a fait réparer dès le lendemain, mais c’est quand même choquant et ennuyeux. Hier, nous avons vu le bateau de notre « agresseur » et il est passablement endommagé. On est surpris de n’avoir que peu de dégâts sur Raksha.

Aujourd’hui, nous irons faire du vélo dans la ville et si possible, faire une bonne épicerie. Aux ÉU les épiceries semblent être toujours en dehors de la ville, dans de monstrueux centres d’achat accessibles uniquement par des autoroutes. Tout ce qu’on trouve au centre-ville, ce sont des dépanneurs et des « deli ». On est donc contraint de faire notre épicerie en taxi la plupart du temps.

À bientôt...

vendredi 3 octobre 2008

Vers la Baie de Chesapeake

Après quelques jours sans histoire à Cape May, on quitte pour se rendre à la Baie de Chesapeake, en remontant la Baie du Delaware et ensuite le Canal C&D qui joint la Baie du Delaware à la Baie de Chesapeake. On arrête à Chesapeake City pour une nuit, mais en fait, on y restera 3 nuits. Le quai municipal est gratuit et situé au centre d’un village fort joli. Les maisons sont toutes petites et coquettes. Il n’y a rien de spécial à y faire, mais on y rencontre des gens fort intéressants. Sur la photo, Gary et Laurie de Détroit; ils naviguent 6 mois par année. Là, ils s’emploient au « Crack the Crab » avec nous.

La rencontre a été si agréable qu’on a eu envie de rester plus longtemps et profiter de leur présence. Ils sont partis ce matin pour Annapolis où nous les reverrons probablement après-demain. Nous avons quitté Chesapeake City nous aussi pour Havre de Grâce, dans le nord de la Baie de Chesapeake. En chemin, nous devions être très vigilant pour ne pas se prendre dans les bouées de pêcheurs. Il y en a une multitude dans la Baie. Les vagues étaient importantes ce matin et le vent de 20 nœuds, de face, dans un chenail assez étroit, exigeait toute notre attention. La journée était belle, mais la fraîcheur de l’automne se fait sentir.

Ici, à Havre de Grâce, une québécoise d’un bateau voisin est venue nous parler, avec son mari. Elle vit aux ÉU depuis 50 ans, elle y a élevé ses 6 enfants, et ils ont navigué un peu partout dans les Caraïbes, la côte est, jusqu’au Vénézuela, et ce depuis 30 ans. Maintenant ils font de la voile dans la Baie de Chesapeake seulement, ce qui est un immense plan d’eau. Quant on calcule tout, l’âge des enfants, le temps de navigation et d’autres recoupements qu’on pouvait faire au cours de la conversation, on pouvait situer l’âge de ce couple autour de 80 ans ou pas très loin et ils sont encore en pleine forme et plein de projets. Encore une rencontre passionnante.


À bientôt...