mercredi 24 décembre 2008

Vero Beach - enfin le Sud



Nous sommes enfin à la chaleur. C'est ici à Vero Beach que nous attendons Yann et Michèle. Ils vont beaucoup aimer l'endroit. La plage est superbe, la température idéale. Nous sommes amarrés à une bouée (mooring) avec un autre bateau "à l'épaule". Heureusement, ce sont des gens courtois et discrets. Par contre, il y a deux chiens à bord qui jappent quand les maîtres ne sont pas là. Jusqu'à hier, cela ne nous avait pas trop dérangé, mais les maîtres sont revenus très tard au bateau, et nous avons dû subir les piaillements des chiens toute la soirée.

Nous avons eu de la belle visite cette semaine : Jean-Claude et Gyslaine qui font la tournée de la FLoride en campeur, et pour Noël, Pauline et Michel avec qui restent avec nous quelques jours. Dans le lagon où nous sommes, il y a des crocodiles et des requins, mais je n'en ai pas vu. J'aimerais bien, mais ils ne veulent pas se montrer. Par contre, les dauphins continuent de flirter avec nous parfois. Il y a aussi des mamatee, une sorte de morse, que je n'ai pas vu non plus.

Pour aller à la mer, on prend un autobus de la ville, gratuit, ou on y va en vélo. C'est tout près et la plage est superbe.

Je vous souhaite à tous un joyeux Noël et une belle année.

Merci à tous ceux qui nous envoient des commentaires. Cela nous garde en contact avec vous.

lundi 15 décembre 2008

De St.Augustine à New Smyrna Beach

St-Augustine du 7 au 11 décembre

Une charmante ville côtière. Première ville des Etats-Unis, bâtie par les espagnols, il y a 400 ans. Ses magnifiques bâtisses de style mauresque et ses rues étroites (dans la vieille ville) rappelle certains coins de l’Espagne. Les administrations successives ont fait l’effort de conserver ces vieilles architectures et c’est très agréable.



On a vite fait le tour en vélo et quand on s’éloigne un peu, quand on se laisse porter par l’exploration « hors touriste », on retrouve le style des maisons du sud, pas mal non plus.

Et si on se laisse porter encore un peu plus, on se retrouve dans les quartiers peu nantis, majoritairement noirs et là, ça me rappelle les « cases » qu’on voyait en République Dominicaine. Certaines de ces « cases » ont des toits en tuiles, comme les maisons espagnoles, mais recouvertes de fougères entremêlées de sacs de plastic, probablement pour boucher les fuites.

On est resté ici 4 jours, à l’ancre, avec des vents très forts par moment. Il n’y a qu’une nuit où nous avons dû faire le guet parce qu’un autre bateau s’était mis à l’ancre un peu trop près de nous et il chassait (l’ancre qui glisse) doucement vers nous.


Finalement, il est parti au petit matin, probablement conscient que son ancrage ne tenait pas, avec ce vent là. On l'a suivi peu après...

Daytona Beach et New Smyrna Beach, du 12 au 15 décembre


En arrivant à Daytona, on s’est échoué... encore une fois!!! Juste avant d’arriver à notre point d’ancrage. C’est notre troisième échouage depuis le début de l’Intracostal. Souhaitons que ce soit le dernier. Daytona nous a retenu juste le temps de petits achats au West Marine du coin et au Marché des fermiers (Farmers Market) du samedi matin. On a fait l’acquisition d’un équipement de pêche de base.

Dès le lendemain, on se rend à Smyrna Beach, petit village de plages superbes. En arrivant à la marina, le maître de quai nous informe qu’une petite fête est donnée pour Noël et qu’on est invité. Waow! C’était un buffet « Pot Luck » (À la fortune du Pot), mais on n’a rien apporté… On a quand même goûté à tout, même les « beans ».
Maintenant, le défi est : apprendre à pêcher avant l’arrivée des enfants en janvier. On s’est fait expliquer quels sont les bons poissons et on a acquis un livre de base pour les reconnaître. Je vous jure que vous aurez une photo de notre premier poisson, si la chose se produit!

Voilà, c’est confirmé : les enfants viennent nous rejoindre à Palm Beach dans la première semaine de janvier. Nous y serons donc presque 3 semaines en tout.

En attendant, la chaleur se pointe et le bord de mer nous fait de l'oeil...

Pierre et Françoise, courriel - ve2pbf@hotmail.com

vendredi 5 décembre 2008

La Georgie - Émerveillement et lassitude

Émerveillement devant cette nature sauvage, les dauphins qui nous accompagnent, les pélicans et les cormorans... lassitude du froid et de l'inconfort... émerveillement pour ce ciel toujours bleu et les méandres infinis des rivières... lassitude de ces marécages à perte de vue, jours après jours. Bref, l'arrivée à St-Marys a été un soulagement, comme la fin d'une étape un peu pénible. On a décidé d'y prendre un congé de 2 jours à la marina. On en profite pour mettre le blogue à jour, faire notre lavage, l'épicerie et perdre du temps à boire des cafés latte au village. Le temps est plus doux ici, mais on attend un front froid demain pour notre route vers St-Augustine - La Floride - Il paraît que c'est la plus belle partie de l'intracostal. Je dois vous dire tout de même que j'aurais bien aimé avoir le talent et le télé-objectif de mon amie Hélène pour capter les magnifiques oiseaux de la Georgie, parfois dans des poses tellement cocasses, entre autres les pélicans. Ils ont des mimiques tellement préhistoriques!

Rétrospective - Caroline du Sud -

27 novembre 2008
Notre visite à Columbia, chez Diane et Benoît, nous a donné l’occasion de prendre un bon bain chaud avec le sel de bain que Diane avait acheté tout spécialement à notre intention. Benoît nous fit un pain délicieux selon sa recette. Un gros merci à Diane et Benoît pour toutes les gâteries, de la couture de nappes pour le bateau, jusqu’aux conserves de sauce bolognaise


À notre retour sur Raksha qu’on avait laissé à Isle of Palm pendant 6 jours, il fallut effectuer plusieurs travaux de maintenance : serrer les courroies de la pompe à eau et de l’alternateur, effectuer le changement d’huile et du filtre, installer nos nouvelles lampes à l’huile, faire le plein d’eau et de diesel, etc. Avec le retour du temps doux, on s’est quand même permis une petite randonnée sur la plage, en attendant d’être dans les Bahamas…


28 novembre 2008, position gps : Lat 32 33.545N long 080 24.969 Actuellement, il est 1800 est et il fait déjà noir comme chez le loup. Pour Raksha la louve, c’est même très agréable. Aujourd’hui nous avons navigué de Isle of Palm vers ce lieu paisible où nous avons jeté la pioche, dans la rivière South Edisto. Aucun voisin. Silence total. Seul le vent qui fait vibrer la balancine joue une curieuse de mélodie vient briser ce silence. C’est à la lueur de notre lampe à l’huile que nous écrivons ces quelques lignes, après une journée de navigation et un repos bien apprécié. Lors de notre navigation nous avons pu heureusement éviter les hauts fonds car plusieurs autres voiliers s’y sont échoués. Le canal de l’intracostal (ICWW) est imprévisible malgré les bouées rouges et vertes. Le sable se déplace au gré des marées et courants, si bien que les bouées ne sont souvent que des approximations. Ce matin nous avons pu voir une famille de dauphins qui sont venus s’amuser autour de Raksha. C’était vraiment beau de les voir sortir de l’eau pour replonger. Ici c’est aussi le pays des pélicans et des aigrettes qui survolent l’eau en rase motte. Quel magnifique paysage.


30 nov. 2008 Le vent s’est gonflé durant la nuit, si bien que nous avons dû surveiller la position du bateau. Nuit courte. Ce matin nous avons décidé de rester bien ancré dans la rivière Beaufort en face de la ville. Un vent de 20 à 35 nœuds et un courant de 2 nœuds qui change de 73 à 257 degré à toutes les 6 heures. La météo ne sera favorable qu’à compter de lundi.

Aujourd’hui sera une journée de repos et de paresse au son du vent, légèrement brassé par la houle. Demain matin on lèvera l’ancre vers 0630 et on essayera d’abattre quelques soixante milles et s’approcher de la Georgie. Destination : Cumberland Island et Ste Marys.

Prochaine étape - La Floride - À bientôt la famille et les amis !

samedi 22 novembre 2008

Vers Charleston - Le froid nous poursuit

Et oui, nous avons très froid. Aujourd'hui, la température est sous le point de congélation. Nous sommes vraiment contents d'avoir apporté nos gros vêtements d'hiver. On ne croyait pas avoir à s'en servir et on espérait même laisser ces bagages chez Diane... changement de plan : on va les garder précieusement, quitte à les enfouir dans le fond de la cale dès que la chaleur se fera sentir. Malgré tout, le ciel est presque toujours parfaitement clair. On a eu que très peu de pluie depuis notre départ ce qui fait qu'on peut profiter de la beauté du paysage. Certains vrais sportifs seraient peut-être ravis de s'amuser à monter les voiles dans ces températures là, avec des gros vents par temps clairs. Toutefois, ceux qu'on rencontrent sont aussi timides que nous face à l'inconfort de ces vents instables, surtout qu'on suit des canaux parfois étroits et plein de risques d'échouage.

Résumé de notre parcours depuis Belhaven
Belhaven (9 nov.)

Rencontre de Tiffany Rose, Dave, Shirley et Christopher. Des gens extraordinaires.
On cherchera ensemble le dock des dinghy et ferons jasette ensemble. Belhaven est une petite ville du sud assez typique.

Au rythme du sud
: Pour faire le plein le lendemain matin on se pointe à 8h00 à la seule marina du coin, car on veut partir tôt et faire une bonne route. On attend jusqu’à 10hres pour se faire dire que le gars qui a la clé n’est pas encore entré. Il arrivera vers 11hres. Une fois le plein et le pumpout (vidange du réservoir sceptique) complétés il est midi. On n’a d’autres choix que de retourner s’ancrer au point de départ et attendre au lendemain pour partir. On en profitera pour aller déjeuner et travailler sur internet dans un joli café qui vend aussi des vins sélectionnés et toutes sortes d’articles, des livres jusqu’à la vaisselle.


Premier signal : On voit des pélicans, de plus en plus.


Oriental (10 nov.) - Ancrage entre le pont et le brise lame.
Argo et Piccolo nous rejoignent. Callysto (Jocelyne et Ronald) sont déjà installés au quai de la marina. On prendra le petit déjeuner avec eux. Visite aussi à Argo, Edouard et Mona. C’est curieux de voir ce chassé-croisé des navigateurs qui voguent vers le sud.

Morehead (11 nov.)
Ancrage derrière l’ile, le bateau tourne continuellement à cause de vents et des courants changeants. D’autres bateaux s’approchent dangereusement de Raksha. On doit faire le guet toute la nuit. Au petit matin nous repartons, l’aventure continue. Il faudra décider en cours de route où nous nous arrêterons ce soir. La météo annonce des vents de 4kn (env 45 m/h). Il faudra chercher un abri sûr. Ce sera une marina.

Swansboro (12-15 nov.)
Juste avant d’arriver à Casper’s Marina, en traversant le Bogue Inlett à belle allure (6Kn) nous rencontrons un haut fond de sable sur lequel nous nous échouons de la meilleur façon. Impossible d’en sortir d’autant plus que la marée est baissante. En signifiant le fait à nos amis sur la radio VHF, BoatUS entend la conversation et vient à notre secours. Dans le temps de le dire (10 min) le gars est là et avec ses deux gros moteurs. Il nous tire en propulsant un jet d’eau sous la quille de Raksha. Bravo pour BoatUS et nous nous félicitons d’en être membre. Coût = 0$. La chance continue de nous sourire. Fatigue et météo oblige, on restera à Swansboro 4 jours, une jolie petite ville avec jolies boutiques et resto (Café latté, Hum!). C’est ici, à Swanboro qu’on verra notre premier palmier du voyage, et des grandes aigrettes. On est sur la piste!



Sloop Pte – Surf City (16 nov.)
Sloop Pte est un bras de mer qui s’écarte de l’Intracostal. On s’y réfugie après une bonne journée de navigation. Chemin faisant, on rencontre Sinn Fein, de bons amis avec qui nous jetterons l’ancre. Au petit matin, après les ablutions et manœuvres d’usage nous levons l’ancre et repartons sur l’intracostal vers le sud (en fait, on s’enfonce vers l’ouest...). Aujourd’hui, on a vu un banc de dauphins qui s’amusaient dans la Baie.


Carolina Beach (17 et 18 nov)
Federal pte Yacht Club.
On y restera deux jours car le temps nous annonce des vents importants sur la côte... encore. On en profite pour faire du velo et aller se payer une bonne bouffe chez Tangerine. On fera une petite visite à la mer mais il fait si froid qu’on doit être habillés comme en plein hiver, Parka, tuque et mitaines.
Nos amis Zenith, Absaroque et KaiKeiKi nous y rejoignent.


Enfin la Caroline du Sud (0 degré Celsius)… Myrtle beach North - Coquina Marina, (19 nov)
Bel accueil par Sandra et Bob (72 et 75 ans) qui habitent dans un gros trawler et s’occupent de la marina. Ils nous accueillent avec le sourire en prenant nos amarres. Souper chez Umberto. C’est à se demander si on est dans un centre de ski tellement il fait froid. Les gens interpellent Françoise en la voyant avec son casque de poil et son gros foulard ! Il ne neige pas encore, mais les palmiers en arrachent certainement. Retour sur Raksha. Demain matin on fera le plein à partir des bidons en filtrant le diésel. Puis ce sera la fuite vers le sud avant de prendre en glace. On a hâte d’arriver à la chaleur. Sur le parcours, l'architecture des maisons changent graduellement -les maisons sur pilotis, entre autres, caractérisent bien la côte de la Caroline. Mais il y a aussi les jolies villas qui font rêver.



Prochaine étape : Isle of Palms avant d’aller chez Diane à Columbia le 22 novembre. Entre temps, un magnifique mouillage au milieu des marécages (pas de moustique – le froid) et un autre lever du soleil à couper le souffle!



Bonne semaine et à bientôt...

Réflexion de Capitaine Pierre


La vie des navigateurs

Quand on voit des gens partir en navigation pour des horizons inconnus, la première pensée qui nous vient est ‘’sont-ils tombés sur la tête ou devenus soudainement fous’’. Et puis on se dit qu’un jour peut-être que pour nous aussi ce serait bon de suivre leurs traces. C’est ce qui nous est arrivé.

Derrière le rêve fou il y a aussi une réalité plus âpre qu’il faudra gérer. Le choix du bateau, son équipement pour la sécurité et pour notre confort ne sont que les prémices du voyage. L’apprentissage aux gréements et aux manœuvres, la mécanique du moteur, l’électricité à bord, la plomberie sont autant d’éléments à maîtriser si on veut s’assurer d’une plus grande sécurité. Il faut aussi des fusées de détresse des cornes de brume, des bouées de sauvetage, des VFI, des lignes de survie, des harnais, etc.

En navigation le facteur principal c’est la sécurité car les éléments ne pardonnent pas à celui qui les ignore. Le vent, cet élément si fluide, peut, lorsqu’il monte à plus de 35 nœuds vous brasser passablement et vous jeter sur la côte. La mer lorsqu’elle se monte et devient menaçante avec des vents contraires et ses déferlantes, peut vous coucher un voilier dans le temps de le dire. Les bateaux sont en sécurité lorsqu’ils sont amarrés au port, mais ce n’est pas pour cela qu’ils ont été construits, c’est pour prendre le large. Ils sont généralement construits pour en prendre beaucoup plus que leur équipage.

Alors qu’en est-il lorsqu’on lâche les amarres?
Il y a toujours un certain stress à quitter la terre ferme. Un voilier c’est un peu comme un petit vaisseau spatial qui se meut dans des éléments mouvants et en des territoires inconnus. C’est le plaisir de découvrir à chaque instant de nouvelles situations de nouveaux paysages. C’est aussi l’obligation de rester toujours présent au moment qui passe et de prendre les meilleures décisions.

À bord l’espace est restreint, il faut une discipline rigoureuse pour que tout le matériel soit logé correctement et retraçable facilement. Question d’hygiène, très important, il faut gérer la réserve d’eau, les déchets, le réservoir sceptique. Pour la bouffe aussi il nous faut prévoir et pouvoir conserver les aliments. Le frigo tire 3.5 ampères sur nos batteries qui doivent être régulièrement rechargées par la génératrice, l’éolienne, les panneaux solaire, et si le vent et le soleil nous privent de leur aide, il y a encore l’alternateur du moteur. Le diésel est précieux, il faut économiser. L’eau douce aussi est rare et l’eau chaude encore plus.

Certains navigateurs sont seuls à bord, d’autres en couple et d’autres encore en famille. IL faut beaucoup d’harmonie pour occuper un si petit espace à plusieurs, 12 pi x 35pi. La longueur du bateau est bien relative et dépend aussi des humeurs.

Une journée commence par un bon ménage et tout sécuriser pour que tout ne se retrouve pas par terre au fond du bateau à la fin de la journée quand on s’est bien fait brasser par la houle. Puis il y a les préparatifs : vérifications usuelles du moteur et des gréements. Radio VHF, instruments et pilote automatiques sont mis en marche et vérifiés. On sécurise aussi tout sur le pont et on remonte le moteur du dinghy sur son socle. On s’assure que le plein est fait avec le diésel qu’on a filtré. On s’assure que les voiles sont bien à poste et que tout est prêt.
Puis c’est le départ, on lève l’ancre ou on lâche les amarres et on prend un cap vers la destination prévue.

Qui a dit que naviguer était un rêve? Il faut être de tous les instants présent à ce qui se passe. Anticiper , prévoir, décider, corriger le cap… Mais il y a aussi admirer le paysage, observer les oiseaux et les dauphins, s’extasier devant le soleil levant ou couchant, les couleurs, les nuages, le vent, l’eau et l’infini…
Il y a les merveilleux repas pris à bord, le moments de solitude à la proue du voilier qui file dans le vent…
Mais il y a surtout cette fierté, le soir venu, d’avoir parcouru quarante ou cinquante milles de plus vers l’objectif d’arriver nulle part en particulier!
Perdre la notion du temps, mais toujours savoir où l’on est.
Rencontrer des gens merveilleux qui comme nous, comme les oies sauvages fuient le froid vers des eaux chaudes et limpides. Partager un repas et nos histoires de navigateurs.

Il faut être un petit peu fou, oui je l’avoue!
On rêve tous d’un jour ou l’on pourra être un peu fou!

Pierre

samedi 8 novembre 2008

De Deltaville à BelHaven

Découvrir les villes par la voie des eaux, c’est un autre univers. Lorsqu’on voyage en auto, on entre dans les villes américaines par les autoroutes et le paysage qui nous est offert est affreux : une enfilade de McDonald, TacoBell et autres monstres d’affichages publicitaires. C’est tout ce qu’on en voit. En bateau, on entre dans les villes par le centre historique et souvent le cœur vibrant de la ville, petite ou grosse. C’est presque toujours charmant sauf, bien entendu, les grosses villes portuaires et militaires comme Norfok, qui nous offrent d’autres types de monstres. Au moins, c’est intéressant. Presque tous nos arrêts sont donc colorés du charme des vieux centre-ville. Ça n’a pas été vrai pour Deltaville où nous n’avons jamais trouvé le centre ville. Le centre consistait en un bureau de poste, une quincaillerie, et trois églises. Nous nous sommes quand même beaucoup amusé. On y a fêté l’Halloween avec des amis de SinFein, Cathy, Larry et Maria (photo).


On y a aussi fait des travaux électriques, dégusté des cafés Latté et fait beaucoup de vélo.
Elizabeth City, ensuite, a été un arrêt particulièrement agréable. L’hospitalité des résidents nous a beaucoup impressionné. Tous les jours, les « boaters » sont invités à un vin-fromage offert par le centre des visiteurs. Le maire nous explique sa ville et tous les attraits (et commerces) dont nous pouvons profiter. On vient même nous chercher gratuitement en voiture pour nous amener et nous ramener de l’épicerie (on se rappelle que les épiceries sont loin, loin loin, près des autoroutes!).


Elizabeth City a aussi été une belle étape de rencontre avec des navigateurs que nous aimons revoir ou que nous découvrons. Ronald et Jocelyne de Callisto, avec qui nous sommes allé au cinéma (le pire film que j’ai vu de ma vie – Pride & Glory – n’allez pas voir ça). On y a revu Natalie de la Belle Turbulence, et ce fut une agréable rencontre. On est resté 4 jours, en attendant la fenêtre météo propice pour la traversée de l’Albemarle Sound.


Cet étang d’eau qui requiert presque 4 heures de traversée, est particulièrement dangereux sous certains vents, à cause du peu de profondeur et de l’effet des vagues et des vents sur les fonds qui se déplacent. Aujourd’hui, 8 novembre, on file dans les « swamps » de la Caroline du Nord. On a dormi dans la Rivière Alligator, mais sans voir d’alligators. Il faudra que je demande à Diane de m’expliquer ça! J’aimerais bien en voir, du haut de notre pont…Le paysage change.


Nous sommes passés des feuillus colorés par l’automne en Virginie, aux arbres déséchés et tordus des « swamps » de la Caroline du Nord. On a aussi eu droit à nos premières moustiques. La température est encore fraîche, mais tellement plus confortable que celle de la semaine dernière. On a même dormi sans fermer la porte du bateau (on a un bon moustiquaire…). On arrête à BelHaven pour mettre à jour le blogue, faire le plein de diésel et d’eau et on retourne aux marécages demain matin.

Bonne soirée la famille et les amis…

mardi 28 octobre 2008

De Baltimore à Deltaville

Aujourd’hui, mardi le 28 octobre, il vente à écorner les bœufs dans la «Jackson Creek» de Deltaville (Virginie) et ce n’est rien encore, puisque des rafales de 45 nœuds (82km/hre) sont attendues cet après-midi. On ne quittera pas le bateau. On est solidement ancré avec 2 ancres à 30 degrés, même si on s’était juré de ne plus répéter cette expérience des 2 ancres (cf Cape May). Il faut dire qu’on n’est pas tout seul dans notre situation et que cette décision a été mûrement réfléchie et mieux appliquée que la première fois. Nos voisins d’ancrage, Argo (Mona et Édouard) et Alto (Donald et France) nous ont conseillé et aider à faire l’installation. Le fait qu’on s’y soit mis de jour, avant la tempête, nous assure d’une meilleure prise. Le temps est clair, le soleil brille et c’est très agréable de lire et d’écrire, une fois bien ancré. Il fait froid, mais on est bien habillé. De temps en temps, on part la chauffrette. C’est un paysage charmant et il y a plusieurs commodités (épiceries, douches, propane, diesel…) dont on profitera demain, peut-être! En attendant, on se laisse porter par la beauté du paysage et les mystérieux chants du vent.

On fera certainement une sieste en après-midi car notre sommeil nocturne est agrémenté de nombreux petits « meetings de vérification et de planification»



Petit « flash back », de Baltimore à Deltaville :

1. Retour à Annapolis
– Un problème de batterie à décharge trop rapide nous y ramène. C’est un endroit de services importants pour nous. Notre réserve de propane, de diésel et d’eau a pu s’y refaire, mais c’est surtout la vidange du réservoir sceptique qui devenait la plus grande urgence. C’est pour dire que les besoins les plus urgents ne sont pas nécessairement les plus nobles! Je vous passe les détails sur la créativité dont nous faisons preuve dans ces moments là, mais tous ceux qui ont déjà navigué savent de quoi il retourne.



2. Solomons Island
– Beaucoup de personnes nous avaient parlé de cet endroit qu’il ne fallait rater pour rien au monde. On s’y est plût, bien que nous avons été quelque peu préoccupé par la faiblesse des nouvelles batteries dont nous avions fait l’acquisition à Annapolis. Heureusement, on réussit à faire appliquer la garantie et on refait encore l’installation. Cette fois-ci est la bonne. On est en train d’apprendre beaucoup sur le système électrique de ce bateau et des limites qu’il nous impose. Nous avons eu aussi un autre petit problème sur la route qui nous mène à Solomons : le moteur a calé, en plein milieu de la Baie, vent de face. Après plusieurs essais et mille précautions, on a pu se rendre à destination. Les 2 filtres à diésel étaient tout simplement sales. Changement de filtres. Toutefois, le signal est de plus en plus clair : nous devrons pomper le fond de notre réservoir pour en retirer les résidus qui nous jouent ces sales tours. Peut-être demain? Et non, ce ne sera pas demain parce que la météo nous dit qu’un sale temps s’en vient vers mercredi. Donc, on fera route vers Tangier Island dès demain. En attendant, nous avons passé une agréable soirée avec les équipages de Zénith ( Yvon et Nicole), Absaroque (Jean-Pierre et Denise), Kai Keiki (Christine et Pierre).


3. Tangier Island – Quelle découverte surprenante que cette île isolée en plein milieu de la Baie. Petit village de pêcheurs et seulement de pêcheurs. Tous les bateaux quittent tôt le matin pour la pêche aux crabes. Dans le village, pas (ou très peu) de voitures, mais plutôt des « Go karts » de golf pour le déplacement des citoyens. Plusieurs resto de fritures, palourdes panées, "crab cake". On serait bien resté là 2 jours, d’autant plus que le très coloré Milton, le « master harbor » nous offrait de nous présenter son village, mais l’annonce météo nous incite à trouver un lieu moins exposé aux gros vents.







On fait donc route vers notre avant
dernier relais avant d’entamer notre descente vers le sud par l’intracostal, Deltaville, de l’autre côté de la Baie. La traversée fut très houleuse, avec des vents de 25 nœuds (45 km/hre) de travers et des vagues de travers aussi. Encore une fois, le système dépressionnaire arrive plus vite que prévu. Quatre heures d’une belle traversée parfois à la voile, mais pas trop longtemps à cause des vagues assez fortes qui couchent le bateau trop souvent.

Les prochains évènements d’importance : Michèle chez Francis et Marie à Bordeaux et l’anniversaire de Yann
La prochaine destination : Norfolk et le début de l’Intracostal

samedi 18 octobre 2008

Vers Baltimore

En quittant Annapolis, dimanche le 12 octobre, on a pris la direction de St-Michael, sur la rive est de la Baie de Chesapeake. Jolie ville, petite et très touristique. Or comme la saison touristique est terminée, toutes les boutiques avaient l’air déprimé, malgré l’invasion de toutes les décorations d’Halloween qui y prennent toute la place…déjà.

L’évènement particulier de cette étape, c’est que notre voisin d’ancrage était un bateau nommé « Slip Away », le même voisin d’ancrage que nous avions côtoyé, sans avoir communiqué, lors de notre douloureuse nuit de tempête à Cape May (Voir De NY à Cape May). Bien entendu, nous sommes allés les saluer et nous avons échangé ensemble sur cette fameuse nuit d’enfer. Ce couple de navigateurs est partis de Californie il y a maintenant 6 ans. Ils ont fait la côte du Pacifique jusqu’à Panama d’où ils ont traversé vers le Vénézuela et ainsi de suite. Le bateau est leur maison. Ils n’en ont pas d’autres. Ce fut, encore une fois, une belle rencontre. On a échangé aussi quelques perceptions sur la politique de nos deux pays et sur la crise économique.

Mardi le 14 octobre, on a fait route vers Chesterton, dans la rivière Chester. Nous n’y sommes resté qu’une nuit avant de repartir vers la Baie. Ancrage à Corsica River. Les canards du Québec sont venus nous y rejoindre par millier. Le tapage qu’ils font le soir au coucher du soleil m’impressionne beaucoup. On dirait une assemblée de comères qui ne se sont pas vu depuis très longtemps et qui sont toutes excitées par les potins qu’elles se racontent.

Enfin, jeudi le 16 octobre, on file vers la Baie. On se dépêche parce qu’on ne veut pas manquer le départ de la grande course de Schooners (Grands voiliers à 3 mats et plus, dont certains sont des répliques des grands vaisseaux du 19ème siècle). On arrive juste à temps dans la Baie pour les voir sortir de la rivière Patapsco (Baltimore). Il n’y a pas de vent. Ils sont au moteur pour la plupart. Ils se dirigent vers le pont d’Annapolis pour le vrai départ; la course doit se terminer à Norfolk, dans 2 jours. On ne les suivra pas.






On rentre à Baltimore et on s’ancre dans le port, près Canton.
Aujourd’hui, samedi 18 octobre, nous avons fait du vélo dans Baltimore et on compte y rester encore cette nuit. .
À bientôt...

jeudi 9 octobre 2008

Annapolis



Après une nuit merveilleusement douce à Still Pound ...










...on est arrivé, lundi le 6 octobre, du large de la Baie et là, on a vu des centaines et des centaines de voiliers qui dansaient devant la ville d’Annapolis. C’était de toute beauté. La géographie de l'endroit est faite d'une multitude de petites baies hachurées qui donnent sur la grande Baie de Chesapeake. La ville d'Annapolis étire ainsi plusieurs de ces doigts vers la mer. Nous avons pris la direction de Spa Creek qui nous avait été recommandé par d’autres navigateurs. On nous avait dit : enfoncez-vous jusqu’au fond de la crique, là où les autres bateaux ne vont pas parce qu’ils craignent de rester pris ». Allions-nous être aussi aventureux que ça? Non!!!


On avance donc, doucement, au travers d’une quantité astronomique de bateaux de toutes sortes et tout acabit. Il y en a partout sur des milles et des milles. On passe sous le pont levant et on voit tout de suite un « mooring » libre devant nous. Quelle chance! Le seul qui restait. On n’a donc pas eu besoin de s’enfoncer plus loin. On était très content, jusqu’à ce qu’on réalise que d’être si près du pont, en plein milieu du trafic maritime comportait quelques inconvénients, dont le bruit à certaines heures du jour.
C'est une petite ville charmante faite pour les bateaux et pour les navigateurs.

On y rencontre des gens de partout. Mis à part quelques québécois qui sont en route pour le sud comme nous, on a rencontré un couple de français, de Toulouse, qui sont sur leur bateau depuis 7 ans. Dans une semaine, ils rentrent au pays pour 3 mois, mais ils savent déjà qu'ils auront hâte de revenir à leur bateau qui les attendra ici à Annapolis.

On a eu un pépin le lendemain de notre arrivée : un autre bateau a fait collision avec le nôtre pendant que nous étions à terre. Le capitaine du bateau (qui n'en est pas le propriétaire) a essayé de se sauver. Nos voisins d'ancrage l'ont vu et ils ont téléphoné au maître de port qui l'a intercepté. Le maître de port nous a aussitôt téléphoné pour nous en aviser et nous sommes vite revenu au port pour avoir les faits. Il semble que le capitaine de l'autre bateau a fait une mauvaise manoeuvre, peut-être une distraction, et il a frappé notre proue avec son ancre en virant de bord. Les dommages sont mineurs : un trou de 2 pouces dans la coque, juste en avant. On a contacté le propriétaire et les choses se sont arrangées à notre satisfaction. On a fait réparer dès le lendemain, mais c’est quand même choquant et ennuyeux. Hier, nous avons vu le bateau de notre « agresseur » et il est passablement endommagé. On est surpris de n’avoir que peu de dégâts sur Raksha.

Aujourd’hui, nous irons faire du vélo dans la ville et si possible, faire une bonne épicerie. Aux ÉU les épiceries semblent être toujours en dehors de la ville, dans de monstrueux centres d’achat accessibles uniquement par des autoroutes. Tout ce qu’on trouve au centre-ville, ce sont des dépanneurs et des « deli ». On est donc contraint de faire notre épicerie en taxi la plupart du temps.

À bientôt...

vendredi 3 octobre 2008

Vers la Baie de Chesapeake

Après quelques jours sans histoire à Cape May, on quitte pour se rendre à la Baie de Chesapeake, en remontant la Baie du Delaware et ensuite le Canal C&D qui joint la Baie du Delaware à la Baie de Chesapeake. On arrête à Chesapeake City pour une nuit, mais en fait, on y restera 3 nuits. Le quai municipal est gratuit et situé au centre d’un village fort joli. Les maisons sont toutes petites et coquettes. Il n’y a rien de spécial à y faire, mais on y rencontre des gens fort intéressants. Sur la photo, Gary et Laurie de Détroit; ils naviguent 6 mois par année. Là, ils s’emploient au « Crack the Crab » avec nous.

La rencontre a été si agréable qu’on a eu envie de rester plus longtemps et profiter de leur présence. Ils sont partis ce matin pour Annapolis où nous les reverrons probablement après-demain. Nous avons quitté Chesapeake City nous aussi pour Havre de Grâce, dans le nord de la Baie de Chesapeake. En chemin, nous devions être très vigilant pour ne pas se prendre dans les bouées de pêcheurs. Il y en a une multitude dans la Baie. Les vagues étaient importantes ce matin et le vent de 20 nœuds, de face, dans un chenail assez étroit, exigeait toute notre attention. La journée était belle, mais la fraîcheur de l’automne se fait sentir.

Ici, à Havre de Grâce, une québécoise d’un bateau voisin est venue nous parler, avec son mari. Elle vit aux ÉU depuis 50 ans, elle y a élevé ses 6 enfants, et ils ont navigué un peu partout dans les Caraïbes, la côte est, jusqu’au Vénézuela, et ce depuis 30 ans. Maintenant ils font de la voile dans la Baie de Chesapeake seulement, ce qui est un immense plan d’eau. Quant on calcule tout, l’âge des enfants, le temps de navigation et d’autres recoupements qu’on pouvait faire au cours de la conversation, on pouvait situer l’âge de ce couple autour de 80 ans ou pas très loin et ils sont encore en pleine forme et plein de projets. Encore une rencontre passionnante.


À bientôt...